Développement Les nouvelles technologies contre la faim dans le monde
Achat par SMS de céréales dans les pays du Sud, contrôle par satellite de la production de raisins turcs par les super-marchés allemands: les nouvelles technologies pourraient permettre de lutter contre la faim dans le monde, selon les spécialistes.
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Un forum sur ce thème, le "Tech For Food 2008", s'est réuni mardi pour la deuxième année au Salon de l'agriculture à Paris. "Nous souhaitons lister puis mutualiser les expériences simples et les services qui peuvent avoir un effet de levier dans la lutte contre la faim et la façon de révolutionner l'agriculture du Sud", explique Jean-Paul Hebrard, responsable du forum et rédacteur en chef du mensuel "Agriculture et nouvelles technologies". Il souligne que "le téléphone portable ou internet ont des applications directes sur la vie des habitants du Sud".
"Le système d'achat et de vente par SMS existe chez nous, mais c'est bien de comparer notre expérience avec d'autres", approuve Babacar Ndir, de l'Institut des technologies alimentaires (ITA) sénégalais. Olivier Longué, directeur d'Action contre la Faim (ACF) Espagne, explique que son ONG aide depuis 1994 les touaregs du nord malien. Grâce à des images satellitaires relayées par ACF, ils peuvent savoir directement si les fourrages sont assez importants pour nourrir le cheptel dans les zones semi-désertiques où ils vont se déplacer. "Ce sont les Chambres de commerce du nord malien et le réseau coopératif qui assurent le relais", ajoute-t-il.
Au Lesotho, un des pays les plus touchés par le Sida, ACF vient aussi de mettre sur pied un projet, destiné à voir si cette maladie était lié à la situation de malnutrition. Les résultats de cette étude, entrés dans un smartphone (téléphone multi-fonctions) par les enquêteurs locaux, "seront traités en dix jours, contre sept semaines auparavant avec le papier", avant d'être transférés sur un ordinateur à Maseru, la capitale. Autre application de cette technologie: grâce à un logiciel mis au point par le Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC) et une société ghanéenne, Tradenet Biz, un acheteur, n'importe où dans le monde, peut contacter un producteur de riz ou de sorgho. Les deux parties peuvent échanger directement, jusqu'à la conclusion de contrats en ligne. Quelque 6.000 personnes utilisent déjà ce service au sein de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest), qui regroupe 15 pays.
En Turquie, une quarantaine de producteurs de raisins secs de la région d'Izmir reçoivent de la même façon des conseils des super-marchés allemands en matière de pesticides et de traçabilité aux normes européennes, raconte Léon Van Mullekom, du groupe chimique allemand BASF. Ce système interactif permet aussi aux acheteurs de "visualiser les parcelles des producteurs sur des images satellitaires ou prises par des drones" (avions sans pilote), car "les consommateurs veulent avoir confiance en la nourriture qu'ils achètent", dit-il.
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